D'une rive à l'autre
A 6h nous levons l’ancre. La veille nous avons quitté la bouée de Porec pour mouiller dans une crique à 2 miles au Nord, fond de sable et boue.
La brise de terre nous lâche quatre miles plus loin alors que la côte se découpe au soleil levant : le mont Vojak (1400 m) se détache nettement, plein Ouest, ainsi que la chaîne Circarija qui domine Trieste et la Slovénie.
La vallée de Crvar-Porat, noyée dans la brume matinale, creuse le cordon gris du littoral d’une saignée claire et vaporeuse.
Reflet du gennaker
Dans le grau de Chioggia
Carrelets sur les digues du grau
Après cette vingtaine de jours de navigation entre les îles croates nous comprenons pourquoi la Sérénissime recrutait capitaines et marins en Dalmatie. Les courants, la marée, les coups de vents, la navigationleur étaient familiers. Peu de phares, pas de GPS, mais un long apprentissage que les marins sur cette côte pratiquaient de générations en générations.
Pieux, balises conchyliculture et pêcheur...
Dans la lagune
Des pieux jusque dans la marina...
En milieu d’après-midi une brise légère, enfin, se lève, nous envoyons le gennaker et à 18 heures nous pénétrons dans la lagune.
Plusieurs îles constituent le cordon littoral. Chacune a ses villages, ses églises, ses canaux.
La lagune est un vivier pour poissons et coquillages. Carrelets et pièges à poissons bordent les canaux. Chalutiers et huîtriers s’alignent le long des quais. Les barques semblent plus nombreuses que ne le sont les habitants…
Pieux, amarres... loin d'être simple !!
Barques, canaux et maisons de Chioggia
Une petite Venise..
Au Sud de la lagune, Chioggia est un port de pêche, à l’embouchure d’un grau. Une petite Venise, ou une grande Martigues : plusieurs canaux, en arrêtes de poisson, l’entaillent. Des ruelles, des passages voûtés, des galeries couvertes sous façades de brique, des ponts piétonniers, sculptés, ouvragés comme à Venise, des églises… bref Chioggia est une ville d’histoire aussi.
Nous nous mettons à quai dans la marina Darsena La Saline de Chioggia, calés entre les pieux, comme les gondoles… Heureusement qu'on nous a prêté main forte...