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|Iles et illettes

Pousières d'îles

 Le fantasme des îles : Poussières d'îles

 

 

Autour de Marseille demeurent encore quelques poussières d'îles ou îlots non visités : 


- les deux Congloué, cimetière de galères étrusques et romaines où Yves Cousteau et ses amis initièrent l'archéologie sous marine ;


- l'île de Calsereigne dite aussi île Plane.
Contemporaine du plateau de l'Homme Mort, 400 m plus haut, mais brisée par une fracture, elle n'émerge plus que de 20 m au dessus du niveau de la mer. 

La calanque des Pouars sur la rive nord de l'île est un abri sûr pour les
bateaux quand souffle le Mistral. D'où le nom de l'île : Calseraigne
c'est la "calanque sereine". 

Le débarquement sur l'île est aujourd'hui limité au trait de côte de la calanque des Pouars.


- l'île de Jarre et sa virgule, l'île de Jarron. Entre ces deux îles, la passe très étroite n'est praticable, par beau temps, que  par de petits kayaks . 

Au nord de cette passe était établi dès 1625, sous le regard des vigies de Riou et de Callelongue, l'ancien port de quarantaine de Marseille.  Sur leur côte nord plusieurs bittes d'amarrage, taillées dans le calcaire, marquent l'emplacement précis de ce mouillage de quarantaine,  dans les sables duquel se cachent encore des culots en terre cuite de pipes de marins...mais pas la carcasse du Grand Saint Antoine, incendié près de l'île Riou après que sa cargaison eut été débarquée nuitamment pour être vendue à la grande foire de Beaucaire... 

En face, à l'ouvert du Plan des Cailles, la calanque de Marseilleveyre permetd'abriter embarcations et barques, et les tirer au sec, sur les galets.
Par le col de la Selle, Marseille est alors à une petite heure de marche
pour tous les trafics...

L'île a été utilisée pour la production du sel.  L'évaporation de l'eau se faisait dans des jarres. D'où son appellation. 

Le débarquement n'est strictement autorisé qu'entre le cap de Jarron et , à l'est, la dernière bitte d’amarrage .

 

- Tiboulen de Maïre, enfin, autre virgule qui vue d'Endoume ressemble à une tortue marine.
On n'y peut débarquer que par mer belle. Avec pour tout but qu'une
visite d'entretien du feu vert à 3 éclats, visible à 7 miles, qui la
surmonte. Tout comme l'autre P'tit bout de la rade de Marseille :

- Tiboulen de Ratonneau que coiffe, du haut de ses 50 m, un feu fixe.

Poussières d'îlots, éclats d'un continent qui se disloque,  qui disperse plus loin encore, au plus grand large, ses éclats : MinorqueSardaigne, Corse...

Elles furent arrachées au continent au cours du Trias, sous la poussée de la plaque africaine. Disloqués, détachés de la plaque eurasienne, ces éclats ont pivoté sous la poussée du rostre italo-africain, avant
d'être aspirés dans le sillage de la péninsule.   

Ce rostre en poussant les sédiments marins sur la vieille plaque
européenne,  en la rabotant tout en l'enfonçant, a, d'un même
mouvement, créé les Alpes, et déposé des coquillages au sommet du
Cervin...

Le rêve s'arrête t-il un jour ? 

L'homme n'a t'il pas toujours été en quête d'au delà ?
Baléares, escale des balancelles chargées d'oranges en provenance du Maghreb, escale des barbaresques partis de Constantinople, Minorque île turque, comptoirs de Campo Moro en Corse, d'Agay en Provence ou des îles d'Hyères... la Méditerranée, jadis  voie de passage, est une route maritime et, toujours, un chemin de fuite et de périls.

Le fantasme des îles opère comme jadis, il opère aujourd'hui comme il opérera demain. Aller plus loin est inscrit dans nos gènes...