La pollution marine
"On s’y baigne, on y plonge, on surfe sur ses vagues, on fait gonfler sa voile et s'y laisse porter, on y gonfle ses poumons et on inhale ses embruns, on écoute aussi le friselis de l’eau ruisselant à l’étrave autant que le grondement de la vague s’écroulant à la poupe, on vient y pêcher, y déguster poissons, coquillage et crustacés, on y pratique sur son littoral randonnée, escalade, plongée et on aimerait parfois y posséder un cabanon pour pouvoir profiter pleinement de la douceur des nuits
d’été, de la fraîcheur des brises marines : à n’en pas douter notre littoral fait rêver."
Et cependant ,chaque année, nous devons le nettoyer, ramasser plastiques, mégots, détritus…. Chaque année, nous devons repêcher ce que la mer refoule sur nos rivages .
Ainsi,chaque année à la calanque, nous remplissons deux bennes à ordures, sans compter les trottinettes électriques….
Vous nous direz que Marseille à une histoire ancienne, que ses pollutions ne sont pas nouvelles, hélas, avec raison.
Car « au-delà de la carte postale, notre littoral a une histoire complexe et fort ancienne, qui pèse sur son présent mais aussi son avenir...Sa pollution n’est pas nouvelle, et ne débute pas au XIXème siècle….
Car sous l’ Ancien Régime déjà les savonneries de Marseille déversent régulièrement à la mer les résidus de leur fabrication.
La Méditerranée est alors considérée comme déversoir naturel des rejets de l’activité humaine. »
Le Jaret, ce fleuve qui prend sa source au-delà de Chateau Gombert et qui jadis se jetait dans le Vieux Port, n’était il pas le grand collecteur des eaux usées avant qu’il ne soit détourné et transformé en affluent de l’Huveaune pour ne plus répandre au cœur de la ville ses miasmes ? Le canal de Rive Neuve était devenu un cloaque....
La mer a toujours été un lieu de relégation des activités humaines comme des industries des plus polluantes…
La pollution des bateaux de croisière, la pêche de trottinettes électriques ou l'effet du réchauffement sur la faune comme sur la flore préfigurent ils pire pour demain ?
Les industries de la soude, du soufre, du plomb, et d’acides qui ont pris leur essor sur le littoral avec la guerre d’Espagne conduite par Napoléon 1er– laquelle mit un terme aux importations de soude naturelle en provenance d’Espagne (delta de l'Ebre)- ne nous auraient pas rendu plus prévenants ?
Doit on revenir sur ces pages d’histoire ? Les rejets des résidus de beauxite, les boues rouges abandonnées au large de la Corse ou de l’Italie ou dans les calanques, n’auront servi à rien ?
Le sujet vous intéresse ? Je ne saurais alors trop vous recommander l'ouvrage publié sous la direction de Xavier Daumalin et Isabelle Laffont-Shwob sous le titre "Les Calanques industrielles de Marseille et leurs pollutions, et publié chez Ref.2C/éditions, et dont les citations sont extraites, ouvrage disponible à la bibliothèque de Marseille. Il aborde les usines, les ouvriers, l'impact sur les territoires, les process industriels, les politiques conduites, et les difficultés de cet héritage au présent...
En apéritif voici les recommandations qui accompagnaient une visite à l'ex usine de plomb de l'Escalette :
"Durée de la visite: environ 1h20
Visite guidée par un étudiant de l’Ecole d’Architecture de Marseille, par petit groupe de 1 à 15 personnes maximum.
Cette visite s’apparentant à une excursion à risques est interdite aux femmes enceintes et aux enfants de moins de dix ans et fortement déconseillée aux personnes de santé fragile et/ou à la mobilité réduite.
La présence d’un adulte est requise pour la visite de deux enfants.
Par jour de grand vent, classé niveau de danger noir par la Préfecture sur le massif des Calanques zone 22, la visite sera réduite à l’exposition se tenant dans la grande cour d’accès au site.
Il sera demandé à chaque visiteur adulte de signer une décharge de responsabilité avant la visite.
Prévoir chaussures de sport, bouteille d’eau, chapeaux "