Des Bouches de Bonifacio à Paraguano

Entre le cap de Feno et la calanque de Bonifacio s’ouvre la cala de Paraguano, une « anomalie » géologique. Sa rive nord est granitique alors que sa rive droite, calcaire, annonce les falaises blanches de l’extrémité Sud de la Corse.

Pas un arbre, pas une branche ne dépasse l’autre. Sur la berge Sud de la calanque de Paraguano, les vents impérieux de Nord-Ouest ont uniformément coiffé la végétation. Le pendage, calcaire, de la côte plonge à 45° dans les flots, comme à Tavolara, mais le plongeon s’effectue ici au Nord.

Pertusato et les falaises crayeuses de Bonifacio :

Le phare de Pertusato :

Bonifacio :

La plage de Paraguano :

Sur la gauche le granit se teinte en rose au soleil couchant, tandis que, sur la rive sud, le calcaire prend une couleur gris blanc, la couleur du temps, le gris des tempes…Entre deux, la plage de Paraguano brasse gentiment un mélange de sables granitiques et calcaires.

Sur la berge opposée de Paraguano, sous le vent donc, les arbres affichent leurs propres tailles, personnalisées, dans un grand tumulte dû au chaos de granit.

Une plage de sable, bordée de cannes de Provence, relie au fond de la baie les berges calcaire et granitique, et arbitre cette confrontation géologique.

Phare de la Madonetta :

Il signale la calanque de Bonifacio, invisible quand on vient du Sud...

Calanque du Fazio :

C'est la base Sud des Glénans

A Paraguano ni paillote, ni guinguette, rien, le silence seul plane sur le sable...
Au pied des Monts de la Trinité le recueillement semble la règle.

Une dizaine de voiliers, sous un ciel couvert, sont au mouillage. Les mâts oscillent au gré du clapot, au rythme de l’écho renvoyé par les rochers.

Assis à même le pont couvert de rosée, contemplatif, je dois ressembler à ces moines anachorètes qui recherchaient l’isolement pour ne penser qu’à … fuir, là-bas fuir….

Cala de Paraguano :

Avec au loin la falaise de Bonifacio

Nous mettons l’annexe à l’eau, une envie de marcher, de revoir le four à chaux et retrouver le maquis.

Le four à chaux :

Deux « gueuloirs » à sa base servaient à allumer le foyer, l’alimenter et extraire la chaux.

Construit en granit car plus résistant au feu que le calcaire. Les deux « gueuloirs » sont en tuileau de briques

Le four est sur la rive granitique. Il est construit en pierres de granit. Le calcaire était acheminé en barque de la berge opposée. En montant vers l’église de la Trinité, j’imaginais les moines gravissant le sentier, un sac de chaux sur le dos, pour blanchir la chapelle.

Par leur résolution, leur courage, les moines de Tibérine auront donné leurs noms à la postérité, mais pas leurs meurtriers, anonymes serviteurs d’une cause oubliée…

Idéogrammes marins :

dessinant un mat.

Notre prochain mouillage sera à l'anse de Chevanu