Maire
Le fantasme des îles : l'île Maïre
A l'extrémité sud du golfe de Marseille, face au Pont de la Fausse
Monnaie, au delà de Montredon - le monte rotondus des romains- la côte à nue, désossée conduit au Cap Croisettes, le Zao Promontorium de Pline. Là, après les ruines des usines de savon et de plomb, responsables de la pollution des sols - et de cette couleur rouge qui a donné nom à la Pointe Rouge, plus un arbre, plus une herbe, juste des coussins épineux d'astragale.
Et tout à coté une crête déchiquetée, des falaises à pic, une île nue, inaccessible, un refuge pour oiseaux de mer: Maïre et sa virgule, Tiboulen de Maïre. Son nom est un concentré d' Immandras Positio, un cap décrit au IIIème siècle par Antonin et que les navires grecs et romains devaient doubler avant de rejoindre le Lacydon, le Vieux Port.
Maïre mesure moins d'un kilomètre de long pour 500 mètres de large. Mais elle culmine à 139 mètres. C'est un prolongement marin des aiguilles des Goudes, du rocher de St Michel.
De la guérite qui coiffe son sommet, la passe des Croisettes et les
cabanons de la baie des Singes changent d'échelle, ne jouent plus dans la cour des grands...
Maïre n'a pas de crique, pas de plage, elle n'est bordée que de falaises et d'éboulis. Y débarquer n'est pas chose aisée. Cela peut même être impossible selon l'état de la mer.
L' îlot qui la déborde à l'ouest, presque aussi haut (49 m) que large (100 m), muni à son sommet d'un phare à éclat vert toutes les 3 secondes , c'est Tiboulen de Maïre. Vu d'Endoume l'îlot ressemble à une tortue.
Tiboulen vu de la guérite
Deux autres îlots, les Pharillons, la déborde au sud. C'est entre ces deux îlots que Le Liban tenta de s'échouer en 1903 après avoir été éperonné par l'Insulaire en provenance de Toulon. L'épave git par 30m de fond.
Les Pharillons vus de la guérite
En 1885 l'état céda Maïre à la Marine Nationale qui construisit, entre les deux guerres, une tyrolienne au dessus de la Passe des Croisettes, des baraquements face à la Baie des Singes, deux vigies, une batterie et un chemin pour relier le tout...
L'île, totalement inhabitée, est interdite sans autorisation du CEEP (Conservatoire Etudes Ecosystèmes de Provence). Elle est le domaine des gabians (goéland leucophée) qui pour protéger leur progéniture n'hésitent pas à vous poinçonner le crâne d'un coup de bec assené en piquet, démontrant que ces grands voiliers savent bien viser. Comme à Riou, il est prudent de porter une casquette ou tout autre couvre chef !
Maïre est un refuge pour les oiseaux de mer et elle abrite, comme Riou, deux reptiles protégés au niveau national : le lézard des murailles (Podarcis muralis) et le Phyllodactyle d’Europe (Euleptes europaea). Deux espèces dont nous avons parlé précedemment.
La flore est semblable à celle de Riou : coronille, aster maritime, passerine, tartonraire, oeillet, campanule, orpin, passerine hirsute, plantain à feuille en alène, germandrée, épiaire, immortelle, séneçon, silène, scolopendre....
Cinéraire
Immortelle
Lavataire
Saladette
Tartonraire